Avec Arduino, l’électronique n’est plus une histoire de geek ! Les applications les plus créatives peuvent être imaginées. Mais Arduino, c’est quoi ?

Aujourd’hui, je vous propose un « billet d’humeur » ! Non pas que je me sois levée du pied gauche ce matin… Mais je vais vous parler à la première personne ; je vais vous parler de mon ressenti.

Médecins, avocats ou militaires : chaque discipline a son jargon, ses mots qu’elle utilise par habitude, en pensant que « tout le monde » connaît ; et « tout le monde », pour ne pas avoir l’air trop dépassé, fait semblant de savoir…

L’électronique et son jargon

L’univers de l’informatique et du numérique n’échappe pas à la règle ; d’autant moins que ces technologies, récentes, ont dû créer de nouveaux mots et que beaucoup de termes sont en anglais dans le texte, étant donné le leadership outre-Atlantique en la matière!
Un exemple ? On parle de « hacker » – un mot auquel on a plutôt tendance à donner une connotation négative : eh bien, un « hacker », le Robert & Collins nous dit d’abord que c’est un mordu d’informatique avant de nous dire qu’il peut être également un pirate en informatique. Alors que la seconde acception désigne celui qui s’introduit frauduleusement dans un système, la première évoque le « bidouilleur », celui qui va voir au-delà de son écran pour chipoter… Plutôt créatif et curieux comme démarche !

C’est quoi une Arduino ?

Mais revenons à nos moutons : chaque discipline a son jargon. Mes collègues préparant assidument l’ouverture d’un espace dédié au numérique, cela fait un petit temps que j’entends parler autour de moi d’Arduino et de bien d’autres termes qui crient à mes oreilles, sans jamais oser dire « c’est quoi une Arduino ? »…
Jusqu’au jour où je me suis dit : si je ne sais pas, il y a beaucoup de chance que d’autres personnes ne sachent pas non plus ! Et si je demandais ? Et si je transmettais à mon tour?
Donc, voilà…
Une Arduino, c’est ça :
Arduino

Wikipedia nous dit : Arduino, ce sont des cartes sur lesquelles se trouve un microcontrôleur (d’architecture Atmel AVR comme par exemple l’Atmega328p). Les schémas de ces cartes sont publiés en licence libre. Cependant, certains composants, comme le microcontrôleur par exemple, ne sont pas sous licence libre.
Comme j’aime bien savoir d’où viennent les noms, j’apprends que l’Arduino emprunte son nom au Bar di Re Arduino dans lequel se réunissaient les concepteurs de la carte, à Ivrée en Italie du Nord.

Et comme je vérifie toujours mes informations et qu’il y a encore des termes que je ne comprends pas, je m’adresse directement à Etienne Martin, spécialiste maison !
Il me dit : «une Arduino, c’est une carte programmable qui permet de faire la transition entre le monde analogique et le monde numérique (le langage binaire constitué de 0 et de 1) ; on peut ainsi envoyer des informations à un ordinateur. Il existe plusieurs types de carte Arduino; la plus répandue, que nous utiliserons au Pass, est la Uno, la version 3. »

Mais c’est quoi, un microprocesseur ?
« C’est le gros truc noir que tu vois au milieu de la carte », me dit Etienne ! « C’est la miniaturisation de circuits électroniques complexes ».
« C’est un processeur dont tous les composants ont été suffisamment miniaturisés pour être regroupés dans un unique boîtier ! », me dit Wikipedia.
Et le processeur ? C’est la partie de l’ordinateur qui exécute les instructions et traite les données des programmes.

Des projets les plus sérieux aux applications les plus déjantées

Arduino étant « opensource » – c’est-à-dire libre d’utilisation, de modification ou de redistribution -, de nombreux logiciels, applications et interfaces graphiques sont nés par la suite au départ de cette idée !
« Il y a un certain nombre d’entrées et de sorties sur cette carte », explique encore Etienne. « Le but est de pouvoir la programmer pour, en fonction de ce qui se passe aux entrées de la carte, pouvoir faire réagir ce qui est branché sur les sorties. Cela peut très bien être un système d’alarme pour la maison, une animation pour la crèche de Noël, des petits bras robotisés, des capteurs pour gérer le pH d’un aquarium… »
Voici quelques exemples marrants et en images de l’énorme champ des possibilités offertes par Arduino et consorts…

Arduino, Raspberry, Makey Makey et compagnie

Dans le même esprit, se déclinant chacun à sa façon avec plus ou moins de puissance, on peut citer :

  • Raspberry Pi a la puissance d’un ordinateur ; c’est une carte à laquelle on peut brancher un écran ou un clavier ; on s’en sert donc pour des choses plus complexes. Elle coûte une quarantaine d’euros seulement.
  • Makey Makey, à l’inverse, est un circuit électronique simple qui peut être manipulé par des enfants. Il encourage la créativité en permettant d’interagir avec son ordinateur grâce à n’importe quel objet conducteur du quotidien !
    Voici des exemples tous plus inventifs les uns que les autres :

Arduinoimg_5394Arduino

Dans l’exposition Monsieur Machine, vous trouverez plusieurs « manipes » qui utilisent ces technologies :

Le Puissance 4 en 3D est conçu sur base d’un Raspberry PI
Le « Simon » est une très bonne application d’Arduino
Vous trouverez aussi un exemple de Makey Makey.

L’imprimante 3D « Ultimaker Original », présentée en animation sur la plateforme fonctionne grâce à une « Arduino Mega ».

Un Bare Conductive permet de générer des sons. Au Pass durant les congés de Toussaint, un atelier a été proposé par la jeune société montoise Hovertone : l’idée était d’utiliser de la peinture conductrice pour créer des dessins et les relier à des éléments sonores.
A Noël, durant l’événement « Le Père Noël est un maker » on pourra également montrer sa créativité en dessinant à l’encre conductrice !

Lilypad est une carte Arduino conçue pour les textiles ; on peut ainsi créer des vêtements ou des broderies électroniques ! Durant l’événement « Le Père Noël est un maker », on élaborera une carte du ciel interactive faite de points de croix dont certains s’illumineront pour indiquer les constellations !

Arduino

Lilypad ou la créativité de l’e-textile

Grâce à Arduino et ses dérivés, l’électronique ouvre des champs de créativité très diversifiés. Technologies et créativité deviennent compatibles…
Intéressés par ces nouvelles technologies ?
Numédiart, institut de recherche de l’UMONS, propose des ateliers « créactifs » : l’occasion pour toute personne intéressée par les technologies créatives d’apprendre les bases des outils les plus connus du domaine. Plusieurs membres du Pass suivent cette année la formation Arduino.