Les Fab Labs, hauts lieux de partage

Dédiés à la fabrication d’objets, lieux où « tout le monde » peut « tout faire » autour du numérique, les Fab Labs se multiplient partout dans le monde. Exemples de terrain avec le Trakk de Namur et le Fab Lab de Mons qui ont créé tous les 2 une horloge pour la Waouh zone, le nouvel espace numérique du Pass.

« Fab Lab », c’est la contraction de « Fabrication laboratory » : un laboratoire de création d’objets qui se veut ouvert à tous. En très peu de temps, des Fab Labs, rassemblés autour d’une charte commune, se sont créés un peu partout sur la planète. Ils ouvrent ainsi la voie à une nouvelle ère, celle de la création et de la fabrication accessibles à tous, celle de l’ « open source » et du partage des données, celle d’un brainstorming permanent qui stimule la créativité. Ils surfent bien sûr sur la vague de l’impression 3D, des micro-contrôleurs de type Arduino et des découpeuses laser, en plein boom, mais se veulent beaucoup plus larges. Les Fab Labs sont des lieux où on peut être aidé quand on a des idées mais pas forcément les compétences techniques pour les mettre en oeuvre, où on peut trouver du matériel qu’on ne pourrait pas se payer, où on peut échanger avec d’autres.

Fab Lab : tout est parti du Massachussets Institute of Technology

Le tout premier Fab Lab au monde a été installé au début des années 2000 en Inde au Vigyan Ashram, une école rurale située à plusieurs centaines de km de Bombay. Mais l’idée était née 2 ans plus tôt au sein du MIT, le Massachusetts Institute of Technology, suite au succès remporté par le cours de Neil Gershenfield « How To Make (almost) Anything » auprès d’étudiants non seulement ingénieurs mais aussi artistes, designers ou architectes. Pour tout savoir sur le sujet, avec nombreux exemples (français) à la clé, vous pouvez consulter le livre « Fablabs’,etc. – Les nouveaux lieux de fabrication numérique » paru aux Editions Eyrolles et co-écrit par Camile Bosqué, Ophélia Noor et Laurent Ricard.
Pour sa Fabrique à pixels, l’espace « atelier » créé dans le cadre du programme numérique, et où les visiteurs pourront s’essayer à l’imprimante 3D, la découpeuse laser et autres techniques numériques, le Pass a proposé à 2 Fab Labs de créer une horloge, de façon à mettre en avant ces nouveaux lieux et l’esprit « tous makers » qui les anime. L’occasion d’en dresser un mini-portrait…

Au Trakk, une ébullition permanente !

Le Trakk, à Namur, est une ruche permanente, d’autant plus qu’à côté du Fab Lab, le bâtiment propose aussi des espaces de bureaux. A Namur, à l’occasion du Kick Festival dédié aux cultures numériques depuis plusieurs années, on s’est rendu compte de tout le potentiel et de toutes les envies qui existaient. Le Trakk a donc été fondé par le Kikk, le Bureau Economique de la Province, l’Université de Namur et la Ressourcerie pour créer le lien entre tous les acteurs ; c’est un « hub » créatif qui vise à favoriser l’émergence de projets en mixant arts, technologies et sciences.

Et les projets rivalisent d’originalité et de créativité : c’est cette dame qui crée des boucles d’oreilles en plexiglas, cet architecte qui vient réaliser un prototype de petit mobilier, ce pensionné passionné d’aviation qui recrée un cockpit de 777 ou ce relieur de livres qui cherche à réinventer un métier considéré comme poussiéreux : des charnières imprimées en 3D et des couvertures pliables découpées au laser, pourquoi pas ? Ces projets sont bien sûr partagés, dans l’esprit des Fab Labs : sur le wiki, les participants déposent leurs données, tuttos, méthodes et cheminements.
« L’origine de nos membre est assez variée », explique François Chasseur, Fab manager. « 50% sont des indépendants ou des professionnels, pour l’autre moitié, 10% sont des étudiants, 10% des pensionnés et le reste, de simples citoyens. »
http://www.trakk.be
Dans la Fabrique à pixels, vous découvrirez une horloge qui fonctionne avec des balles de ping pong : on la doit au Trakk ! « Nous avons eu l’idée d’un atelier participatif où chacun vient mettre sa patte, même s’il n’a qu’une heure à consacrer au projet.» 2 horloges se répondent, au Pass et au Trakk, et ont été construites grâce à un mix de techniques : usinage pour le panneau de bois – un patchwork d’essences issues de planches de réemploi que la Ressourcerie a engrangées lors de collectes d’encombrants-, découpe laser, électronique pour le câblage des leds, et une grande partie de programmation pour l’affichage de l’heure.

Le Fab Lab de Mons, une mine d’or pour les étudiants

La particularité du Fab Lab montois, actuellement hébergé au sein de l’Université de Mons, est d’être porté par une diversité d’acteurs (UMons, La Maison du Design, ARTS², la HEH, Transcultures, Technocité) très complémentaires. Beaucoup d’étudiants le fréquentent, comme les participants à l’Eco-Shell marathon qui y ont créé leur maquette en 3D ou l’équipe de Coupe de robotique qui doit produire des pièces sur mesure. Un robot hexapode, un char à voile télécommandé ou encore des maquettes d’architecture réalisées à la découpeuse laser : l’esprit Fab Lab ouvre de nouvelles perspectives aux projets d’étudiants !

Il est bien sûr accessible au grand public 2 jours par semaine et attire notamment demandeurs d’emploi ou entrepreneurs. Mais nul doute que l’ouverture, dans un avenir proche, d’une antenne en plein centre-ville dans le cadre de la Creative Valley, donnera une toute autre dimension au projet. Le directeur, Enrico Filippi, et son équipe en sont intimement convaincus !

http://fablabmons.be
http://www.creativevalley.be

Pour construire l’horloge qui trône dans la Fabrique à pixels, présentant une interaction forte entre électronique et mécanique, le Fab Lab de Mons a essentiellement utilisé ses ressources internes. C’est au cours d’un brainstorming collectif qu’est rapidement venue l’idée des signes du zodiaque, un par heure, pour créer la Led Clock. Une carte Arduino commande les leds éclairant les heures et les minutes. Elle est connectée à Internet…et sera donc toujours à l’heure ! Cette horloge est bien sûr libre de droits (« open source ») ; les plans de fabrication et le logiciel utilisé seront donc à disposition de tous sur le web. Ont contribué à la conception/fabrication de cette horloge : Benjamin Demaret (conception mécanique, fabrication mécanique), Johan Dechristophoris (conception électronique, fabrication électronique, programmation), Anthonin Demarbaix (supervision et accompagnement), Christophe Letot (idée originale) et Enrico Filippi (gestion générale, mise en place de l’équipe).

Des Fab Labs près de chez vous

La liste n’est pas exhaustive : le petit monde des Fab Labs évolue très vite !
En Wallonie :
Mons : http://fablabmons.be
Charleroi : www.fablabcharleroi.be
Namur : http://www.trakk.be

http://www.incubhacker.be/
Liège : http://www.relab.be
Waremme : www.provincedeliege.be/fr/crealab
Andenne : http://yourlab.be
Louvain-la-Neuve : https://makilab.org

A Bruxelles :
Anderlecht : http://www.fablab-brussels.be
Anderlecht : http://microfactory.be
Molenbeek-Saint-Jean : http://www.imal.org/fablab
http://fablabke.castii.be
Ixelles : http://openfab.be
Ixelles : https://www.fablabulb

En Flandre :
Leuven : https://www.fablab-leuven.be
Gent : http://fablab.ugent.be
Zottegem : http://fablab-zottegem.be
Genk : http://www.fablabgenk.be

Dans le Nord de la France :
Lille : http://www.fablablille.fr

Plus d’infos sur les fab labs : http://www.makery.info

La Fabrique à pixels , espace pédagogique du Pass

La Fabrique à pixels, le laboratoire numérique qui a pris ses quartiers dans la Waouh zone du Pass n’est pas un Fab Lab à proprement parler. C’est un espace pédagogique qui vise à sensibiliser le public familial et scolaire aux techniques et technologies liées au numérique. L’idée est de donner les premières clés, mais aussi les premières envies de s’approprier des outils de plus en plus présents dans notre quotidien.