Derrière la discipline tournée vers l’histoire qu’est l’archéologie se cachent de nombreux métiers, dont une série de métiers scientifiques. On peut découvrir cette diversité à travers une exposition de photos-portraits proposée jusqu’au 25 octobre 2016 au Silex’s à Spiennes.

On ne se rend pas toujours compte de la grande diversité de professions auxquelles peuvent amener les études scientifiques. Ainsi en va-t-il de l’archéologie ! Loin des images d’Epinal évoquant Indiana Jones et autres héros de cinéma, cette discipline fait appel à toute une série de métiers techniques et scientifiques qui allient travail sur le terrain et analyses en laboratoires.
C’est pour mettre en valeur tous ces précieux métiers que la Direction Archéologie du Service Public de Wallonie a décidé de créer une exposition en collaboration avec le Préhistosite de Ramioul. Guy Focant, commissaire de l’exposition et photographe, y propose des portraits de gens qui, dans leurs disciplines respectives, contribuent à faire avancer l’archéologie en Wallonie. C’est au tour du Silex’s d’accueillir jusqu’au 25 octobre cette exposition en plein air baptisée tout simplement « les métiers de l’archéologie ».

Archéologie + zoologie = archéozoologie!

Savez-vous ce qu’est un archéozoologue ? C’est un zoologue qui va davantage étudier les vestiges des animaux découverts dans le contexte archéologique. Objectif ? Eclairer les relations entre l’homme et l’animal dans le passé, analyser les ossements pour identifier les espèces et déterminer pourquoi et comment l’homme a exploité cet animal – pratique de chasse ? Elevage ? Habitude alimentaire ?
L’archéozoologue contribue à compléter le puzzle qui permet de reconstituer une période précise de l’histoire. Tout comme l’archéobotaniste, qui s’intéressera pour sa part aux restes de plantes ou l’ichtyologue qui étudiera les restes de poissons.
Et le palynologue ? Une petite idée de sa discipline ? Découvrez ce métier si spécifique dans cette vidéo réalisée par Cultura Europa et le Département du Patrimoine (SPW-DGO4) :

 

Les sciences et les techniques au service de l’archéologie

Parmi les autres métiers liés aux sciences et aux techniques – à côté de l’archéologue, de l’anthropologue ou encore du restaurateur -, on trouve également le géologue, qui va étudier les coupes stratigraphiques d’un terrain fouillé, le topographe, qui place les repères pour localiser les lieux, le technicien des fouilles, qui procède aux relevés ou le dendrochronologue, qui date les objets en bois en analysant les cernes de croissance. Le tracéologue se concentre quant à lui sur les traces microscopiques présentes sur les objets en pierre, tandis que le lithicien s’intéresse aux formes et aux techniques de taille de ces objets.

Quand le magnétisme de la terre raconte le passé

Autre discipline étonnante : l’archéomagnétisme. « Pour faire une datation archéomagnétique », explique dans l’exposition Joseph Hus, géophysicien au Centre de Physique du Globe de l’IRM à Dourbes, « j’examine l’enregistrement du magnétisme terrestre dans les terres cuites et les matériaux brûlés prélevés dans les sites. Car les matériaux portés à haute température acquièrent, lors du refroidissement, une aimantation dont la direction et l’intensité correspondent au champ magnétique terrestre ambiant. Ainsi, grâce à la connaissance de la variation du champ magnétique terrestre dans le passé, je peux dater la dernière cuisson d’une terre cuite, par exemple ».
Bref, tout un panel de métiers qui montre une fois de plus l’étendue des débouchés des métiers techniques et scientifiques !

Dans le cadre de l’exposition, le Silex’s propose aux écoles 3 rencontres avec des personnes aux métiers particuliers : après la rencontre ce jeudi 6 octobre avec Michel Toussaint, anthropologue, les classes sont invitées à faire connaissance le Jeudi 13 octobre avec Quentin Goffette, archéozoologue. Et le Jeudi 20 avec Mona Court-Picon, palynologue. Réservations : 065/40 53 25.

Silex's

archéologieLe Silex’s est planté au milieu des champs de betteraves et de maïs, en pleine campagne montoise. C’est là, au centre d’interprétation des minières néolithiques de silex de Spiennes, que l’on peut se rendre compte de l’intense activité d’extraction qui se développa voici 6400 ans, avec ses milliers de puits qui en firent un centre incontournable en Europe. Un peu comme le charbon fit la richesse de la région aux siècles derniers… Le site archéologique a été reconnu par l’UNESCO comme patrimoine mondial et fait encore l’objet de fouilles actuellement. Outre la découverte de l’exposition permanente, les visiteurs peuvent également descendre dans une minière, sur réservation. Infos : http://silexs.mons.be