Après de courtes étapes intracontinentales, le Solar Impulse 2 s’apprête à présent à survoler le Pacifique de la Chine à Hawaï. Départ imminent pour ce défi avant tout humain.

Souvenez-vous, en mars dernier, l’avion solaire Solar Impulse 2 entamait un tour du monde pour sensibiliser la planète aux enjeux des énergies renouvelables. Une expérience inédite dont nous vous parlions sur ce blog à travers 2 articles :

http://blog.pass.be/sciences/carnet-de-route-de-lavion-solaire/

http://blog.pass.be/sciences/le-solar-impulse-sapprete-faire-le-tour-du-monde/

Une étape de 5 jours et 5 nuits au-dessus de l’océan

Les 2 pilotes, André Borscberg et Bertrand Piccard sont sur le point à présent d’entamer une étape primordiale de cette expédition hors normes. 8500km au-dessus de l’Océan Pacifique, entre Nankin, en Chine, et Hawaï. 120 heures, soit 5 jours et 5 nuits de vol en solitaire : le challenge que s’apprête à relever André Borschberg, l’un des 2 pilotes du Solar Impulse, est de taille. « Le vol de ma vie« , souligne-t-il même. C’est notamment pour relever ce défi que les perfectionnements entre le Solar Impluse 1 et le 2 ont été pensés. Le cockpit présente un peu plus de confort – mais tout est relatif! – pour des vols de longue durée. Plus d’espace, meilleure ergonomie, équipement, vivres : toutes ces améliorations ont entraîné un poids supplémentaire pour l’avion solaire. Ce qui veut dire qu’il a fallu augmenter le nombre de cellules photovoltaïques ainsi que les batteries. On est donc passé de 12 000 à 17 000 cellules photovoltaïques pour pouvoir faire ce tour du monde.

Survoler le Pacifique : exploit humain

On l’aura compris: au-delà de la prouesse technologique de voler uniquement grâce à l’énergie du soleil que constitue l’ensemble de ce tour du monde unique, pour cette traversée de l’océan pacifique, l’exploit est également humain. Pendant 5 jours et 5 nuits, André Borschberg sera confiné dans un cockpit de 3,8m³ qu’il ne pourra pas quitter. Le siège est donc multifonctions, peut être incliné, doté d’un coussin gonflable, transformé en lit ou en toilettes. C’est dans cet espace réduit qu’il sera soumis à des températures et des pressions extrêmes. Masque à oxygène et combinaison textile high tech – pour supporter les différences de températures, mais aussi favoriser la circulation du corps – sont de mise. « Chaque jour, je monterai et je descendrai l’Everest« , disait aussi Borschberg.

Son menu quotidien a été préparé par un nutritionniste de façon à lui donner suffisamment d’énergie pour affronter ces conditions particulières.

Périodes de sommeil autorisées : 20 minutes seulement

Mais comment maintenir une vigilance de tous les instants dans ces conditions ? Pendant la traversée, le sommeil est autorisé uniquement pour de courtes périodes de 20 minutes. La préparation physique a donc été fondamentale pour apprendre notamment à gérer ce sommeil. Tandis que l’autre pilote de ce tour du monde, Bertrand Piccard, utilise l’hypnose pour s’endormir et se réveiller le plus rapidement possible, André Borschberg pratique le yoga et la méditation pour se relaxer. Certaines positions de yoga seront bien utiles également pour réguler la pression sanguine dans les différents organes et favoriser la concentration.

Bien sûr, les pilotes bénéficient d’un suivi médical à la hauteur de l’épreuve que leur organisme endure!

Et tout est fait pour limiter le plus possible le stress qui diminuerait leur résistance psychologique : l’avion possède un système électronique qui stabilise l’avion fort sensible aux turbulences et réveiller le pilote en cas de problème; au sol, c’est toute une équipe qui suit en permanence la trajectoire de l’avion solaire et surveille les conditions météorologiques.

Rendez-vous dans 5 jours et 5 nuits!

Dès le 27 juin 2015, découvrez au Pass l’exposition « Energie, les nouveaux rêves ». Dans sa partie consacrée aux projets novateurs, vous pourrez y observer de près une maquette du Solar Impulse.