Les paysages qui nous entourent sont le produit des évolutions naturelles et des activités de l’homme. Plus que sur toute autre période, ils ont énormément évolué ces 2 derniers siècles depuis l’avènement de la révolution industrielle. Mais grâce aux satellites d’observation de la Terre, on en a une preuve en images pour les 40 années écoulées.

Pour le Petit Robert, le paysage est la partie d’un pays que la nature présente à un observateur. Selon le Petit Larousse illustré, c’est l’étendue de pays qui s’offre à la vue, ou sa représentation. Lorsqu’on tape sur Google le mot « paysage », on ne trouve que des images de paysages idylliques.
Lors de la signature à Florence en 2000 de la convention européenne du Paysage, c’est cette définition plus complexe qui a émergé : le paysage désigne une partie de territoire telle que perçue par les populations, dont le caractère résulte de l’action de facteurs naturels et/ou humains et de leurs interrelations.

Le paysage évolue : l’exemple frappant des régions minières

évolution du paysage;

Frameries à la fin du 16eS. Gouache extraite des Albums de Croy.

Si cette définition s’applique à n’importe quel environnement, elle est particulièrement pertinente pour les régions minières qui ont vécu plusieurs (r)évolutions en quelques siècles. Jusqu’au 18e siècle, on trouvait des petits villages peu peuplés, disséminés, séparés par des champs et des forêts, comme le montre la gouache ci-contre,  peinte à la fin du 16e siècle pour le compte du Duc de Croÿ. Mais dès la Révolution industrielle, la découverte de la machine à vapeur et le recours intensif au charbon, le paysage a été complètement remodelé : architectures industrielles, développement des voies de communication pour le transport – rail et canaux -, densification de la population attirée comme main-d’oeuvre des régions limitrophes puis plus lointaines, et érection des terrils, ces collines artificielles formées par les roches stériles issues des entrailles de la terre. Une transformation irrémédiable créée par l’homme…mais sur base d’une richesse naturelle. Le troisième temps de cette évolution paysagère se passe avec le déclin de l’industrie minière : les anciens charbonnages sont abandonnés et deviennent des chancres, certains sont détruits et d’autres réhabilités. Les terrils restent, parfois exploités, noirs dans un premier temps. Enfin, ces dernières années, la nature reprend le dessus et réinvestit ces collines minérales ; en quelques années, ils reverdissent et deviennent des lieux de biodiversité.

Le paysage du terril : observation à 360°

Lors d’animations scolaires sur le paysage que le Pass a mis au point à destination des élèves de primaire et du début du secondaire, l’accent est mis sur l’évolution de l’environnement qui entoure les jeunes et sur ces interactions homme/nature. Le sommet du terril étant un lieu d’observation idéal à 360°, les élèves peuvent repérer les différents éléments qui le composent, voir les marques de l’industrie du charbon sur le paysage de la région et imaginer comment il pourrait encore évoluer ces prochaines années en fonction des choix de société. Ils peuvent également se rendre compte qu’en fonction de son intérêt, de son métier, de sa position dans la société, chacun perçoit le paysage de façon différente : promeneur ou urbaniste, défenseur de la nature ou entrepreneur, architecte paysager ou peintre…

 paysage

panoramique du haut du terril.

Landsat : des images satellites pour observer l’évolution

images satellites.

3 clichés témoignant de l’évolution de la forêt amazonienne (1986, 1998, 2005) © CNES.

Les technologies actuelles permettent de façon très précise de témoigner de l’évolution de la planète : depuis plus de 40 ans, les satellites d’observation de la Terre prennent des clichés qui servent à la recherche scientifique et à l’aide à la décision. Mené par l’Agence spatiale américaine (NASA) avec la collaboration de l’Institut d’études géologiques des États-Unis (USGS), Landsat est le plus ancien programme d’observation de la Terre. Année après année, les clichés montrent comment les paysages sont transformés par les activités humaines et les catastrophes naturelles : urbanisation, désertification, réchauffement climatique, déforestation, feux de forêts, assèchement de lacs, inondations, volcanisme…
En compilant et en synthétisant les données issues du programme Landsat, la NASA, l’USGS, Google et le journal Time ont voulu rendre accessible au plus grand nombre les effets de l’activité humaine sur la topographie de notre planète. Ce projet, « Timelapse », débuté en 2009, a été porté sur Google Earth, le célèbre logiciel d’observation de la Terre pour le grand public.
Découvrez quelques exemples marquants de cette évolution, parmi lesquels la déforestation intensive de la forêt amazonienne :
http://www.notre-planete.info/actualites/actu_3731_images_satellites_modification_paysage_Terre.php

Avec Copernicus, l’Europe dispose également de son programme d’observation de la terre. Sentinel 2 devrait être lancé en orbite en juin prochain.