Même si vous n’avez pas de jardin où réaliser un compost avec vos déchets verts et vos déchets de cuisine, vous pouvez diminuer la quantité de déchets organiques que vous produisez grâce au lombricompost ! Une compostière ne prend pas beaucoup de place dans la maison ou l’appartement, sur le balcon ou à la cave…
Vous réduirez ainsi vos poubelles tout en ayant le plaisir de fabriquer du compost qui enrichira la terre de vos bacs, de vos plantes d’intérieur ou le jardin d’un ami.

Eisenia foetidia, le roi du lombricompost!

Le lombricompost de l’expo Nature 2.0.

En visitant l’exposition du Pass Nature 2.0, vous y trouve(re)z, entre autres propositions pour consommer autrement, un lombricompost; les plus jeunes peuvent y voir comment les vers transforment les déchets organiques en compost! Les adultes peuvent y puiser l’inspiration pour en créer un chez eux! Pour « alimenter » ce lombricompost, les membres du personnel du Pass jettent désormais les restes de leurs repas dans une poubelle spécifique!

Eisenia foetidia… ce sont des petits vers rouges qui vont se régaler ! N’ayez pas peur d’eux : ils détestent la lumière et ne se sauveront donc pas de leur tanière, pour autant qu’ils soient bien nourris !
Si vous suivez bien quelques conseils de départ, composter sera un jeu d’enfant ! On trouve des vermi- ou des lombricompostières dans le commerce, mais vous pouvez aussi en construire vous-même !

Nous vous proposons ici de fabriquer votre compostière d’intérieur avec du matériel de récupération en plastique (vous trouverez sur le web des tuttos pour en réaliser en bois).

Matériel
lombricompost3 bacs empilables (fais le dessin des seaux ronds et des bacs rectangles)
1 couvercle
1 perceuse
– Percer des trous dans 2 des bacs. Les empiler, le bac sans trou étant tout en dessous.

 

 

 

Et maintenant l’essentiel : les vers !
lombricompostAttention, ne prenez pas n’importe quels vers mais les vers rouges Eisenia foetidia (et/ou Eisinia andreï). Demandez-en à un ami qui réalise déjà son compost, prenez-en dans un tas de fumier…ou versez du marc de café dans le jardin pour les attirer.
Pour démarrer votre lombricompost, apportez une masse de vers qui est le double de votre apport de déchet quotidien. Par exemple, 500 grammes de vers pourront traiter 250 grammes de déchets chaque jour.

 

 

Quels déchets ?
lombricompostVos épluchures de légumes et de fruits, vos marcs de café, les restes de repas, y compris la viande, les coquilles d’œufs et même les papiers essuie-tout et les sachets de thé… Evitez les agrumes, l’ail et l’oignon , les pâtes et le riz.

 

 

 

 

Pour démarrer le compost
– Vous n’avez dans un premier temps besoin que d’un bac percé et de l’autre bac non percé. Mettez le bac plein sous le bac perforé.
– Aménagez une couche de litière de 10cm dans le bac perforé : du carton en petits morceaux, du papier journal auxquels vous ajoutez un peu de terre.
– Mettez-y les vers ; laissez-les s’acclimater sans les embêter et sans les alimenter. Couvrez le bac du couvercle pour protéger les vers de la lumière.
– Après 1 à 2 semaines, mettez des déchets en les étalant en fine couche. Allez-y progressivement.
– Prévoyez un récipient fermé ou une petite poubelle pour mettre vos déchets de cuisine, soit en excès, soit dans l’attente de les mettre dans la compostière. Les déchets déjà un peu fanés n’en sont que meilleurs pour les vers !
– Puis ajoutez au fur et à mesure les déchets organiques engendrés par la préparation de vos repas.
Soyez patients : il faut au moins 2 à 3 mois pour amorcer le processus.
– Après plusieurs mois, la litière devient un lombricompost.
lomobricompost– Quand la première caisse est pleine, ajoutez au-dessus la deuxième caisse percée. Mettez-y de la litière ; les vers vont y migrer naturellement par les petits trous. Commencez à alimenter cette caisse-là avec vos déchets de cuisine : c’est un nouveau cycle qui débute ! Quand les vers auront migré, vous pourrez plus facilement récupérer le compost.

 

 

 

 

Le résultat : 2 en 1 !
– Le compost ainsi obtenu est riche en éléments nutritifs et en oligo-éléments pour les végétaux. Il possède un pH quasi-neutre et améliore la structure et le drainage du sol.
Idéal comme terreau pour les semis, plantations, balconnières ou plantes d’intérieur.
– Dans le bac non percé du dessous, vous récoltez le percolat : un liquide de couleur foncée qui servira d’engrais pour vos plantes ! Utilisez-le dilué avec de l’eau (1/10).

Quelques astuces pour réussir votre lombricompost

– Evitez de mettre de trop grosses quantités d’un seul déchet ou de gros morceaux durs.
– Plus les déchets sont découpés finement, plus vite le processus se fera.
– Le lombricompost doit toujours rester humide (les légumes contiennent de l’eau). Température idéale : entre 15°C et 20°C. L’activité est ralentie sous 5°C et au-dessus de 30°C.
– Si vous avez des problèmes d’odeurs ou des mouchettes, c’est toutefois qu’il y a trop d’humidité ! Incorporez des matières organiques sèches : petits morceaux de cartons, boites d’œufs ; ou aérez légèrement avec une griffe de jardin. Mais normalement, ce sont les vers qui assurent eux-mêmes l’aération en creusant des galeries !
– Bon à savoir : le compostage réduit la quantité des déchets… jusqu’à 1/5e ! N’ayez donc pas peur d’avoir trop de terreau !
Vous trouverez sur internet des guides du lombricompostage très complets !
Voir aussi : https://www.wormsasbl.org
Des associations, communes ou intercommunales organisent des ateliers pour se former au compostage. Entre autres en Hainaut : Hygea. Infos : www.hygea.be.

Récemment, l’astrophysicien Hubert Reeves lançait un cri d’alarme : la disparition des vers de terre est aussi dramatique que le réchauffement climatique. Parmi les rôles joués par ces petites bêtes rampantes, celui d’ingérer la matière organique – feuilles et branches en décomposition et autres déchets naturels. Le produit de leur métabolisme sert d’engrais. Bref : si un sol est fertile, c’est grâce aux vers de terre !
Fuyant les pesticides agricoles et les métaux lourds des terrains industriels, les vers de terre disparaissent à un rythme effréné : en 1950, on comptait 2 tonnes de vers à l’hectare, aujourd’hui, on n’en compte plus que 200 kg !

  • Hubert Reeves nous explique, La biodiversité, scénariste : Nelly Boutinot, dessinateur : Daniel Casanave, Le Lombard.

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