Le lundi 25 février 2019, le Pass rassemblait une centaine de jeunes issus d’écoles de la région de Mons autour de la question du climat. Après des échanges avec les experts scientifiques mobilisés pour l’occasion, ils ont réfléchi à des actions et/ou revendications concrètes et les ont formulé dans un clip. Reste maintenant à les diffuser aux endroits stratégiques!

Permettre aux jeunes qui se mobilisent actuellement pour le climat d’avoir des clés de réflexion et des arguments scientifiques pour alimenter leurs actions : tel était l’objectif du Pass lorsqu’il a décidé de mettre en place la journée « jeunes et climat ». 5 écoles de la région de Mons se sont montrées intéressées, chacune avec ses spécificités : à l’école de la Sainte-Union à Dour, on prépare des actions concrètes pour la journée internationale du climat le 15 mars; à l’Institut Saint-Joseph de Saint-Ghislain, la section « technique environnement » est déjà très active sur le terrain; les classes de 5e et 6e sont venues avec d’autres élèves appartenant à l’éco-team. A l’école du Nursing, Catherine Huens, professeur de sciences mobilisée sur la question depuis longtemps, a emmené toute sa classe; au centre scolaire Saint-Stanislas de Mons, on a lancé l’appel à toutes les classes : de la 1re à la 6e, les participants ont été très actifs! Enfin, au collège Sainte-Marie de Saint-Ghislain, enseignants comme élèves avaient envie, semble-t-il, de sortir de l’inertie ambiante de leur école…

Jeunes et climat : passer des idées à leur réalisation

Une petite centaine d’élèves et d’enseignants qui, dès le départ, ont été mis à contribution : quelles sont leurs pistes d’actions ou d’interpellations à différents niveaux, de la sphère individuelle à l’Europe, en passant par leur école, leur commune, la Région wallonne, le pays et sans oublier le monde industriel et économique ? Les idées ont fusé! Sans aucun doute, les jeunes ont réfléchi à la question!

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L’idée est maintenant de les confronter aux données scientifiques apportées par les experts…

Frank Venmans, chargé de cours en économie environnementale à l’UMONS, président du Comité des Experts du climat pour le gouvernement wallon, Visiting Fellow au Grantham Institute on Climate Change à la London School of Economics et Jacques Claessens, professeur “architecture et climat” à l’UCL, facilitateur en éducation à l’énergie pour la Région wallonne et accompagnateur de projets énergie dans les écoles ont été particulièrement clairs dans leurs explications, et mobilisants! Le premier ne pouvait pas rester toute la journée, et pour cause : l’après-midi, il était entendu par le Parlement wallon… une première, a-t-il précisé : selon lui, si les politiques écoutent les experts désormais, c’est grâce à la mobilisation citoyenne, particulièrement celle des jeunes!

Parvenir à zéro émission d’ici 2050 ?

effet de serre

L’effet de serre

Le cycle du carbone, sur terre, dans l’eau, sous terre.

L’expert reprécise certaines notions clés permettant de comprendre la question du réchauffement climatique, parmi lesquelles l’effet de serre, le cycle du carbone, l’importance du CO² dans le cycle de la nature. Un cycle qui s’équilibre en temps normal mais a atteint un déséquilibre inédit avec les activités croissantes de l’Homme, qui, d’une part, brûle les stocks souterrains de CO² – charbon, pétrole, gaz – et d’autre part contribue à la déforestation. Comme l’ont constaté les scientifiques en analysant les carottes de glace extraites en Antarctique, l’Homme a augmenté la concentration du CO2 de 40% depuis l’industrialisation…

Impossible ici d’expliquer en quelques lignes un phénomène complexe. D’autant plus qu’on n’en connaît d’ailleurs pas toutes les implications, les « effets de retour » : rôle des eaux planétaires, impact sur la montée des océans,  la fonte des glaces, le méthane s’échappant du permafrost, les forêts…

2 à 3% du PIB pour changer de modèle…

Mais M.Venmans présente quand même quelques certitudes : pour stabiliser le climat, il faut atteindre le zéro émissions d’origine fossile, et pour y parvenir, si les actions individuelles sont importantes, on n’y arrivera cependant pas en conservant le modèle économique actuel! Il faut à la fois changer radicalement de source d’énergie en passant à 100% d’énergies renouvelables,  et diminuer nos consommations, en isolant les maisons, en privilégiant les transports en commun, en densifiant les villes… « Ce ne sera pas facile, si c’était le cas,  et si c’était gratuit, on le ferait déjà… mais cela ne veut pas dire non plus qu’on doit retourner au temps des cavernes, qu’il faut arrêter le progrès! L’humanité a déjà inventé des systèmes beaucoup plus coûteux que ça, la sécurité sociale, par exemple. Ici, on évalue les mesures à prendre à 2 à 3% du PIB ». Frank Venmans insiste aussi : il faut combattre en même temps les inégalités et le réchauffement climatique. Pour exemples : la consommation de luxe entraine une empreinte écologique importante (piscines, voyages en avion…), tandis que la pauvreté empêche la consommation durable (coût de l’isolation d’une maison, voitures…)

Répartition par secteur des émissions de gaz à effet de serre en Wallonie. Histoire de remettre les choses à leur places et de démonter quelques idées reçues…

Audit énergétique : le changement à portée de main

Le deuxième expert, Jacques Claessens, présente quant à lui des actions concrètes pour réduire la consommation énergétique dans les bâtiments, en prenant l’exemple concret des écoles. En moyenne, une école secondaire de 1.000 élèves consomme 40.000 € d’électricité et 80.000 € de chauffage par an, soit 250.000 litres de mazout équivalents chaque année! Un fameux budget énergie! Le professeur de l’UCL invite les élèves à être acteurs de changement dans leurs écoles, par de petits gestes individuels et par des changements plus importants qui modifieront complètement la donne! Par exemple, en moyenne, 25% de la consommation électrique d’une école … se fait la nuit et le WE ! Placer des prises multiples avec interrupteurs ou des programmateurs hebdomadaires aux appareils comme les imprimantes, les PC ou les extracteurs d’air diminuerait déjà substantiellement la facture! Placer les éclairages de façon plus intelligente, permettant de profiter de la lumière naturelle : une autre piste. Mais l’impact le plus important en matière d’éclairage consiste à remplacer tous les néons par des lampes led!

Jacques Claessens encourage les jeunes à se lancer et à dépasser les freins potentiels liés à la lourdeur institutionnelle. Il croit vraiment, comme son collègue F.Venmans à l’importance de la mobilisation actuelle des jeunes, non seulement dans les rues mais aussi dans les actes!

Clip climat : une minute pour convaincre

Pour clôturer la journée « jeunes et climat », les élèves avaient un défi : réaliser un clip d’1 minute pour expliquer leur proposition d’action concrète et/ou interpeller les différents niveaux qui peuvent agir sur ce domaine d’action, de l’école au ministre en passant par le bourgmestre ! Défi brillamment réussi, comme vous pouvez vous en rendre compte dans les clips ci-dessous! Grosses tendances : la préoccupation pour la mobilité et l’action en matière énergétique, comme expérimenté dans l’atelier de J.Claessens.

Aux jeunes, aux enseignants et à nous, à présent, de diffuser ces clips vers les bonnes personnes pour peser dans la balance et faire bouger les choses! Merci à Aurélien Coussement de Drôle de Planète pour la mise en boîte!

 

Et voici le clip final réalisé par Drôle de Planète, notre partenaire sur l’événement!

 

Jeunes et climat : des médias très intéressés!

La presse écrite, radio et télé s’est sentie concernée par la journée de réflexion/action proposée au Pass. Voici 2 reportages réalisés à l’occasion :

 

 

https://www.grandlille.tv/les-jeunes-de-plus-en-plus-mobilises-pour-le-climat/?fbclid=IwAR2OQ15qgc6J3y9c1JsZR1hcWHzq_i0kwbeJSvCshoQyxOzmQNieAubnQho