Derrière les expositions du Pass, il y a Nathalie Cimino. Son métier ? Muséographe. Lorsqu’on fait un métier passionnant comme le sien, difficile d’enlever sa casquette « boulot » en rentrant chez soi !
Voici les objets qu’elle a choisis pour se raconter… Mots d’ordre : sortir des sentiers battus et regarder les choses sous un angle différent.
01. Le jouet solaire. Quand un jouet devient sujet de science, cela symbolise bien la façon dont on est amené à créer une exposition : la recherche documentaire, c’est la base de tout. Il faut triturer un sujet afin d’en faire ressortir les éléments qui peuvent intéresser le public pour qu’il soit plus captif. Mais il ne s’agit pas seulement de lecture ou de documentation : il faut regarder les choses du quotidien sous un autre angle… Le jouet solaire, c’est arrivé par hasard lorsqu’on était en train de travailler sur l’exposition « Energie, les nouveaux rêves ». Nous avions envie de trouver une entrée qui soit ludique pour introduire un sujet physique. Ce jouet nous est apparu comme une évidence pour faire comprendre que l’énergie se transforme tout le temps.
02. Les livres – Participa (c) tion – Climats artificiels – La fin des musées ? – ce sont 3 publications qui reflètent bien mes chevaux de bataille pour le Pass : une réflexion régulière sur la manière dont on peut impliquer physiquement – avec son corps et ses émotions – le public dans la découverte scientifique. Mais aussi l’envie d’aller voir ce qui se fait dans d’autres domaines comme l’ethnographie ou l’art contemporain ; bref, une approche des sciences par l’interdisciplinarité. On réfléchit à réinventer le musée en tant qu’espace public ; c’est au musée à s’adapter à la société, pas l’inverse.
03. Le téléphone, c’est l’outil indispensable en période de montage d’expo : il faut souvent le recharger plusieurs fois sur une journée ! La muséographe doit coordonner les différents corps de métier pour que tous travaillent dans le même sens. Coordination orale ou par mail, coordination des plannings et des budgets… C’est un travail hyper-connecté !
04. La plaque d’exposition symbolise pour moi le travail d’équipe. A côté des moments de recherche, de réflexion et d’écriture plus intimes, le travail de muséographe est un véritable travail collectif avec d’autres corps de métiers indispensables à la réussite d’une exposition : la création graphique, la scénographie, la direction technique, les corps de métiers spécifiques pour la production comme les créateurs de manipulations interactives ou de films d’animation.
05. Les Post-it et le stylo Muji : un autre aspect important, c’est la partie rédactionnelle. On a la chance au Pass d’être maîtres du développement de tous les contenus et de la rédaction. Elle se fait en fonction des publics-cibles : écrire pour les 6-12 ans, ce n’est pas la même chose que créer une expo pour le grand public. Il faut adapter les niveaux de lecture.
06. Le carnet et la tablette. J’aime bien mélanger le travail sur papier, plus traditionnel, mais nécessaire pour moi, et la tablette, outil merveilleux pour la muséo que je suis parce que je peux utiliser des applications de scénarisation confortables en toute situation de mobilité. Grâce à elle, je peux écrire sans être coupée du monde, c’est un travail d’écriture qui se fait dans un contexte d’ouverture et d’adaptation permanente, contrairement à celui de l’écrivain.
07. Le casque et les chaussures de sport. Muséographe, ce n’est pas un métier de bureau, mais plutôt un travail de terrain ! Si l’on veut être créatif et trouver des thématiques porteuses, il faut sortir des sentiers battus, se mettre en situation d’inconfort, s’intéresser à la manière dont les choses sont construites. C’est un métier magnifique parce qu’on apprend tout le temps ; c’est important de stimuler sa curiosité.
08. Le sac à dos Une autre de mes passions : les voyages !
– Mais même en vacances, tu as toujours ton métier en tête quand tu découvres quelque chose ?
– C’est une passion…donc quand on plonge dans une thématique d’exposition et puis qu’on regarde le monde autour de soi, on ne voit plus que ça. Je suis partie en vacances en Indonésie pendant la conception de la future exposition Nature 2.0 . J’y ai vu par hasard des dispositifs innovants en plein milieu de la pampa, de petites unités domestiques de transformation d’eau de mer en eau potable par exemple. J’ai observé aussi qu’ils utilisent la permaculture depuis toujours de manière empirique: le maïs entoure les champs de cacahuète pour que le vent et les animaux ne détruisent pas les cultures. Là, à Bali, le rapport à la terre est fortement lié à la culture commune, à la religion et pas seulement au développement économique et social. C’est un constat qui a fortement orienté mes lectures, de retour en Belgique.
09. Les pâtes. A la base, je ne suis pas du coin. Ce qui m’a toujours fasciné dans cette région, c’est qu’elle regroupe énormément d’influences, notamment liées à l’immigration italienne. Du coup, en arrivant, j’étais à l’étranger mais aussi en terrain connu ! Je pense que le Pass doit rester un lieu ouvert, qui rassemble, qui crée du lien social. Les gens sont demandeurs. On ne fait pas une expo ici comme on le fait ailleurs… C’est cela qu’on est aussi : un lieu d’éducation populaire !
Pour en savoir plus sur le métier de muséographe : http://les-museographes.org/museographie/les-missions-de-la-museographie/
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