Connaissez-vous vraiment le métier d’animateur scientifique ? A travers les objets qu’elle a choisis, Séverine, jeune biologiste, explique la vision qu’elle a de ce métier passionnant. Un premier job qu’elle exerce maintenant depuis plus de 4 ans !
01. Le tablier de labo
Au Pass, les laboratoires sont les locaux d’animation que je préfère : quand je dois me remettre dans la peau d’une scientifique, cela me ramène un peu à ma formation, la biologie. La science est ce qui me stimule le plus, et c’est ici au labo qu’on peut le plus parler de sciences pures. Le labo, c’est aussi un lieu où il faut donner des consignes de sécurité, être plus strict dans ce qui se passe parce qu’on utilise des produits plus spécifiques avec les classes…
Depuis que je suis toute petite, je sais que c’est vers les sciences que je veux m’orienter ; d’ailleurs j’ai volontairement switché d’école et d’option pour avoir plus de sciences ; je suis passé du général à la transition technique pour pouvoir commencer à « maniper » tout de suite. Après, quand est arrivé le choix le plus difficile, celui des études universitaires, je me suis tournée vers la biologie, parce que je trouvais que c’était le plus complet. Avec la bio, on peut aborder des choses très différentes, passer par exemple des animaux à l’écologie tout en abordant des notions de chimie. Quand j’étais encore très jeune, j’étais attirée par la police scientifique, en partie à cause des séries – c’était la grande époque des Experts. Mais j’ai renoncé ; je n’avais pas forcément envie d’être policière pour faire des sciences !
02. L’exposition « Explorer l’invisible »
Au cours de mes études, j’ai rencontré Francesco Lo Bue, le directeur de SciTech², la branche « diffusion des sciences » de l’UMONS. Son équipe préparait une nouvelle expo et cherchait des étudiants pour faire les visites guidées pendant le Printemps des Sciences. Un jour, il est « apparu » dans notre local de classe et j’ai trouvé son projet super intéressant. ça a été la révélation, quand j’ai commencé les visites avec les scolaires et les particuliers. Cela m’a tout de suite plu de transmettre des compétences, des acquis et de donner envie aux gens de s’intéresser à ce qui se passe autour d’eux. De pouvoir donner des notions basiques de sciences en partant de photos très concrètes comme celles qui étaient présentées dans l’exposition. Quand j’ai vu les gens super-intéressés, qui posaient des questions, cela m’a vraiment donné envie de faire ça : continuer à partager des connaissances, et même recevoir de ces gens des connaissances que je n’ai pas….Cela va dans les deux sens !
C’est comme ça que j’en suis arrivée à ce métier-ci. En sortant de l’unif, j’ai tout de suite cherché des endroits qui faisaient de la diffusion des sciences. C’est ainsi que je me suis retrouvée au Pass…
03. Le sweat du Pass
En tant qu’animateurs, nous avons un uniforme avec le logo du Pass en rouge ; c’est ce qui nous permet d’être reconnus comme référents par les visiteurs et par les écoles. Si les gens ont des questions, c’est vers nous qu’ils se tournent. Donc, dès qu’on porte ce sweat, on doit toujours être dans la peau de l’animateur, on n’a pas vraiment de pause quand on passe d’une activité à l’autre, parce que les visiteurs sont susceptibles de nous solliciter à tout moment.
04. La feuille d’horaire
Nos journées sont toujours variées, c’est ça aussi qui est sympa dans ce métier. Le matin, on reçoit notre feuille d’horaire qui reprend les activités et les groupes que l’on aura sur la journée, et tous les jours, c’est différent. En scolaire, on peut très bien passer toute une journée avec des tout-petits, et puis le jour suivant se retrouver avec des plus grands.
Tous les jours aussi, on accueille de nouveaux élèves, et on doit réinventer notre manière de travailler par rapport au groupe qu’on a en face de nous. C’est très enrichissant; cela nous permet aussi d’apprendre beaucoup de choses sur nous-mêmes, d’arriver à faire la part des choses, par exemple quand on a un groupe plus difficile : on fait tout pour bien le gérer et, arrivés en fin de journée, c’est super de pouvoir se dire : « je suis contente de moi ». Puis cela nous permet aussi de voir ce que les autres font pendant la journée, de pouvoir peut-être aller suivre des activités qu’on connaît moins, quand on a éventuellement un temps libre.
Cet horaire est tout chiffonné…parce qu’il vit ! On n’arrête pas de l’ouvrir et de le fermer : contrôler si on est toujours bons au niveau des horaires ; si les groupes ont du retard, faire des ajustements avec les collègues, pour voir si cela passe toujours au niveau de l’occupation des locaux ; regarder quelle animation suit pour ranger le local pour le collègue qui arrive… Le timing est important, parce que nous accueillons de plus en plus de groupes et il faut que tout s’enchaîne…
Bref, on le sort de notre poche de nombreuses fois sur la journée !
05. Le téléphone
C’est aussi un outil de travail primordial pour le service d’animation, parce que tous les jours il y a un imprévu, tous les jours il y a au moins une chose qui doit être arrangée entre nous. Il y a une très bonne communication au sein de l’équipe, c’est une force !
– Est-ce qu’il y a des animations que tu n’aimes pas ?
– (rires) Il y a des animations que j’aime moins ; comme celle sur les leviers, parce que c’est très carré, chaque terme est important, nous devons être très pointilleux sur ce qu’on dit. Pour les enfants, c’est l’une des animations les plus difficiles ; il faut arriver à maintenir les enfants concentrés…
Il y en a une pour laquelle jusqu’ici j’ai dit «non, celle-là, je n’ai pas envie de la faire », c’est « la Terre a de la fièvre » : c’est une saynète pour les petits et je ne me sens pas l’âme d’une actrice ; les déguisements, ce n’est pas mon truc…
06. Le caméléon
Le caméléon, c’est pour exprimer le fait que j’ai été engagée en tant qu’animatrice polyvalente. J’ai été formée pour travailler avec toutes les tranches d’âge, que ce soit avec les tout-petits à partir de la 2e maternelle, avec les ados, et même avec les groupes d’adultes qui sont en formation continue. En plus d’avoir des journées qui sont très différentes les unes des autres, pendant une journée, il nous arrive aussi de passer d’un type de communication à un autre ; si j’appelle les tout-petits « mes amis » ou « mes loulous », cela passera beaucoup moins bien auprès des ados ! C’est l’idée de pouvoir me transformer par rapport au public que j’ai en face de moi, de parvenir à communiquer d’une manière différente avec chacun. C’est ce qui fait aussi la force de ce poste, cela me plaît bien. J’ai besoin de cette diversité !
On anime également sur une grande variété de thèmes. Quand on commence à travailler au Pass comme animateur, les premiers mois sont des mois de découverte ; on nous permet d’aller voir des activités différentes et de choisir ce qui nous attire le plus en fonction de ce qu’on a découvert. Comme j’adore apprendre, je me suis ouverte à des thématiques que je ne pensais pas devoir un jour aborder. C’est le cas par exemple de la robotique.
07. Le Minion en 3D/La boîte à la découpeuse laser
Au Pass, il y a un renouvellement régulier des expositions et des thèmes d’animation ; nous sommes donc formés en permanence. Cette année, c’est le numérique qui est mis en avant. Notre première formation dans le domaine, c’était sur l’imprimante 3D, il y a 2 ou 3 ans; on a essayé de comprendre comment cela fonctionnait. Etienne, notre animateur spécialisé en la matière, s’est approprié la nouvelle machine et on a fait des tests et lancé des impressions 3D de différentes choses. L’un des premiers objets imprimés a été ce petit Minion – parce que c’était au moment de la sortie du film. Je l’ai repris, customisé, et maintenant, il trône sur le tableau de bord de ma voiture…
La boîte, c’est parce qu’on a inauguré il y a peu la Fabrique à pixels. Dans cet atelier numérique, on a des outils sortis du futur, dont une découpeuse laser. Je n’aurais jamais eu l’occasion d’y toucher si je n’avais pas travaillé ici… Il a fallu également qu’on s’entraîne à l’utiliser, parce qu’on ne peut pas se présenter devant le public sans maîtriser un minimum la machine qu’on a devant nous et sans pouvoir répondre aux questions des gens qui sont intéressés par la technique. Ce photophore, c’est ma première réalisation, et j’en suis fière !
08. Le pin’s du chat
A défaut de vrai chat, ce pin’s symbolise le fait que mon compagnon et moi sommes tous les deux fans de chats ! Comme on habite en appartement, on s’est dit que ce n’était pas possible d’en avoir un… mais l’an passé on a craqué. Et finalement, il s’y plaît ! Les chats, finalement, me ressemblent un peu : ils sont très indépendants mais ont besoin d’être entourés…
09. Les chaussettes « animaux »
C’est mon signe distinctif, ma petite particularité personnelle ! Puisqu’on porte tous le même uniforme, qu’on est tous habillés pareils, c’est ainsi que je marque ma différence ! Mais même avant de travailler au Pass, depuis toute petite, ma maman m’offrait des chaussettes avec des motifs d’animaux au lieu de bonbons, pour la Saint-Nicolas. Maintenant, tout le monde m’en offre, et j’en ai une collection incroyable ! Le matin, quand j’arrive au travail, mes collègues regardent quelles chaussettes je porte !
Découvrez aussi les objets préférés de Soufiane Achab, agent d’accueil au Pass;
de Nathalie Cimino, muséographe au Pass;
de Claire Bortolin, attachée de communication au Pass.
A venir, dans la même rubrique : David Waterlot, membre de l’équipe Event du Pass;
Arnaud De Coster, directeur marketing et communication au Pass.
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