L’arobase est-elle un sigle génération 2.0, apparu avec les claviers d’ordinateurs ? Eh non : on retrouve déjà ce signe dans de très vieux manuscrits…

Arobase, un symbole dont on ne peut plus se passer

C’est l’un des symboles les plus utilisés chaque jour dans les millions de mails, de tweets ou autres courriers rapides que l’on s’échange tous les jours via nos ordinateurs et nos smartphones. Il a même fait son entrée au MoMa, le Musée d’art moderne de New York dans la collection design « parce qu’il fait partie intégrante de la vie du monde ».
L’arobase est appelée apenstraatje – queue de singe – en néerlandais et chiocciola – escargot – en italien, tant sa forme est évocatrice, ou simplement « at » chez les Anglophones. Le fameux @ faisait d’ailleurs partie intégrante des claviers américains dès les premières machines à écrire, comme abréviation très pratique de « at » : on achetait 6 eggs @ $1 ou 2 chairs @ $20. Ce symbole est ensuite tombé en désuétude, mais est resté sur les claviers.
clavier

Une super opportunité pour l’informaticien Ray Tomlison qui, envoyant le premier message électronique en 1971, devait trouver un signe pour séparer le nom de l’utilisateur du nom de domaine : l’arobase était là, ne servait à rien, et pouvait avoir toute sa signification dans ce contexte!
Un fameux destin pour ce petit signe qui désormais symbolise la planète internet!

Arobase, un symbole historique

Mais son histoire commence bien avant la période contemporaine et bien loin des USA!
D’aucuns la font remonter aux moines copistes du Moyen-Age qui l’utilisaient comme ligature en lieu et place du « ad » latin, de façon à n’avoir qu’un seul trait de plume. On en a en tout cas retrouvé la trace dans des documents commerciaux de la Renaissance italienne : la lettre est alors utilisée comme unité de mesure correspondant à une amphore. Chez les Espagnols aussi, l' »arroba » sert d’unité de mesure pour le vin ou l’huile.
Bref, ce logogramme discret a emprunté des chemins bien tortueux pour arriver jusqu’à nous et triompher dans notre monde virtuel!