Les métiers scientifiques attireraient-ils plus les hommes que les femmes ? Dans la réalité, c’est encore trop souvent le cas. En collaboration avec l’UNESCO, la Fondation L’Oréal a lancé un Manifeste pour promouvoir la place des femmes dans la science.
La science a besoin des Femmes. C’est avec ce slogan simple et par ailleurs évident que le programme L’Oréal-UNESCO Pour les Femmes et la Science entend faire campagne pour susciter des vocations scientifiques féminines aux quatre coins du monde. Depuis 1998, les Prix du même nom distinguent donc des chercheuses émérites qui, par leurs travaux remarquables, ont participé au progrès de la science, mais ils mettent en avant également des jeunes femmes scientifiques à fort potentiel en leur attribuant des bourses de recherche.
Le Prix L’Oréal-UNESCO : 5 lauréates, 15 jeunes talents
Fin mars, une cérémonie prestigieuse célébrait la cuvée 2016 de ces 20 talents hors normes – 5 chercheuses lauréates et 15 jeunes talents: le Pr Quarraisha Abdool-Kartim, épidémiologiste en Afrique du Sud, le Pr Andrea Gamarnik, virologue argentine, le Pr Jennifer Doudna, biologiste américaine, le Pr Emmanuelle Charpentier, biologiste française qui travaille avec la précédente, et enfin, le Pr Hualan Chen, biologiste chinoise ont reçu chacune un prix d’un montant de 100 000€.
Parmi les jeunes talents qui se sont vu attribuer une bourse (15000€), citons 2 jeunes issues du Nord de la France, Isabelle Vin, titulaire d’un master 2 en micro et nano technologies à l’Université de Lille et aujourd’hui postdoctorante à Toulouse, et Laura Corman, originaire de Marcq-en-Baroeul, spécialisée en physique expérimentale. Vous pouvez retrouver leur parcours sur le site de nos partenaires Nord’Eka.
Moins d’un tiers de chercheurs sont des femmes
Mais pourquoi, en 2016, devoir encore militer pour la place des femmes dans les sciences ? Les chiffres parlent d’eux-mêmes, comme cela a été rappelé lors de la remise des prix à Paris: au niveau mondial, seuls 30% des chercheurs sont des femmes et seuls 3% des Prix Nobel en sciences leur ont été attribués.
En se recentrant sur la Belgique, on constate dans les universités que des filières comme ingénieur civil, informatique, géologie, chimie ou bioingénieur restent encore l’apanage des hommes, mais que les filles sont plus nombreuses que les garçons dans certaines branches comme la dentisterie, les sciences pharmaceutiques, la biologie, la médecine et la médecine vétérinaire. Quant à la poursuite d’un cursus dans le domaine de la recherche, quelques freins semblent subsister pour attirer réellement les femmes.
Un Manifeste pour changer les choses
Lors de la remise des prix 2016, la Fondation L’Oréal, en collaboration avec l’UNESCO, a lancé un Manifeste pour promouvoir la place des femmes dans la science. 6 engagements ont émergé :
- susciter des vocations scientifiques chez les jeunes filles;
- faire tomber les barrières qui empêchent les femmes de sciences de poursuivre une carrière à long terme;
- favoriser l’accès des femmes aux postes scientifiques de haut niveau et aux postes décisionnels;
- célébrer la contribution des femmes scientifiques aux progrès de la science et de la société auprès du grand public;
- garantir la parité dans les instances et manifestations scientifiques (colloques, commissions, CA…) en terme de participation et de leadership;
- favoriser le mentorat et l’accès aux réseaux pour les jeunes scientifiques afin de leur permettre de planifier et de développer leurs carrières à la hauteur de leurs espérances.
Un manifeste que l’on peut signer sur http://www.fwis.fr/fr/manifesto
Métiers de fille VS métiers de garçon
Il n’y a pas que les filières scientifiques universitaires et de recherche qui sont concernées par cette pénurie de vocations féminines. Déjà bien en amont, lorsqu’il faut s’orienter dans le secondaire, le fossé reste grand, notamment dans les degrés d’orientations techniques et professionnelles, où les clichés sont encore trop souvent de mise. La Fédération Wallonie-Bruxelles mène actuellement la campagne « Girls Day, Boys Day » pour sensibiliser dès le secondaire à l’importance de poser le choix en fonction de ce que l’on aime et non en fonction de son genre, masculin ou féminin. Ce constat dépasse les seules branches techniques et scientifiques pour toucher une large frange des filières et métiers.
Découvrez le portrait de Lola, qui a participé à la campagne com du Pass « Quand je serai grand, je serai… »
Pas de commentaires !
Il n'y a pas encore de commentaires mais vous pouvez être le premier à en faire.