Allons-nous tous devenir entomophages ? Dit plus simplement : mangerons-nous tous bientôt des insectes ? Ce serait en tout cas la seule façon de pouvoir continuer à nourrir l’ensemble de la population mondiale… Une orientation à la fois alimentaire et écologique.
Manger des insectes : la Belgique pionnière en Europe.
L’Afsca, l’Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire, a autorisé il y a quelques mois la commercialisation en Belgique de 10 espèces d’insectes destinés à la consommation : désormais, nous pouvons donc cuisiner et manger du grillon domestique, du criquet migrateur africain, du ver de farine « classique » ou géant, du ver Buffalo, de la chenille de la fausse teigne ou de la petite fausse teigne, du criquet pèlerin d’Amérique, du grillon à ailes courtes et de la chenille du bombyx. Une première en Europe, car jusqu’ici, on nageait plutôt dans le flou dans ce domaine : consommer et vendre des insectes n’était in autorisé ni interdit… Le reste de l’Union européenne devrait suivre cette direction.
Les insectes, repas quotidien de 2 milliards de personnes!
Alors, tentés de manger des insectes ? Si chez nous l’entomophagie n’est pas encore très répandue et rebute, il faut bien le dire, la plupart des gens, plus de 2 milliards de personnes dans le monde consomment déjà près de 2000 sortes d’insectes, selon un rapport de la FAO, l’organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture. En Afrique, en Asie ou en Amérique latine, ils font partie intégrante de la cuisine de tous les jours. Certains sont particulièrement riches en protéines, d’autres en vitamines et minéraux. 100 g de criquets contiennent par exemple 4 fois plus de protéines que 100 g de poulet!
On pourrait dire : chacun ses habitudes alimentaires. Pourquoi changerions-nous les nôtres ? C’est que les défis de l’augmentation de la population mondiale nous forceront sans aucun doute à modifier nos modes de consommation.
Préserver les ressources de la planète
«Les insectes présentent des taux de croissance et de conversion alimentaire élevés et ont un faible impact sur l’environnement pendant tout leur cycle de vie.»(FAO)
On le sait : l’élevage intensif de bovins, de porcins ou de poulets pour la consommation humaine nécessite énormément de surfaces de terres, de céréales et d’eau, et entraîne la déforestation ainsi que des pollutions des sols et des nappes phréatiques. Impossible de continuer à utiliser les ressources de la planète de cette façon alors que la population mondiale va encore fortement augmenter.
L’élevage d’insectes est beaucoup moins gourmand en la matière : toujours pour rester sur l’exemple des criquets, pour la même quantité de protéines produites, leur élevage nécessite 12 fois moins de nourriture que du bétail.
En gastronomie, certains chefs et créateurs toujours en quête d’innovations ont déjà franchi le pas, proposant des plats à base d’insectes dans leur carte ou des pralines dans leur gamme de chocolats. Et s’il faut pour l’instant bien chercher pour trouver des aliments à base d’insectes, la « mode » devrait se répandre rapidement dans les prochaines années. Certaines stars donnent déjà le ton, comme Salma Hayek qui n’hésite pas à vanter les mérites de son régime aux vers, fourmis et autres insectes, qui lui permettent, dit-elle, de garder la ligne!
Prêts à croquer dans un scarabée, à vous préparer une fricassée de sauterelles ou une brochette de criquets ?
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